Project Fantasm

Là, je pense qu’il serait bien que Spectra abaisse son épée et déclare “Ainsi, Elmon, si tu te dis être le”… Non, ça marche pas. Il vaut mieux qu’il pointe son épée directement à Elmon et qu’il dise directement “Je te défie donc en duel, Elmon. Pour ta légitimité”… non, ça ne marche pas avec ses motivations la légitimité. Alors plutôt “Voyons qui sera apte à répondre à l’essence du Néant.” Oui, c’est bien mieux. Ainsi, je fais un clin d’œil aux origines, et même si les autres personnages ne le comprennent pas, cela pourra attester son ancienneté par rapport aux lecteurs qui verront par Néant le Mal. Oui, c’est parfait. Alors ensuite je pense que tout le monde sera étonné, même le mage, du fait de ce duel… Non, il ne sera pas étonné comme il l’a peut-être déjà vu faire ça avant l’histoire. Ah oui ! Et donc il va pouvoir clarifier cela pour les autres, et donc le lecteur, comme il va pouvoir parler de l’esprit de son épée…

C’était moi, il y a quelques temps, quand j’étais aux prises d’une poussée d’inspiration. Toujours à penser à quel point la vie serait magnifique avec de la magie. Comment je pourrait être quelqu’un d’autre tout en restant moi-même. Comment je pourrais enfin sortir de mon paradoxe de l’isolation. Malgré à quel point j’imaginais tout ça, que je regardais des mangas dans lesquels les héros ont des pouvoirs incroyables, lisais des livres à propos de mondes étrangers, je savais très bien que cet idéal ne serait jamais atteint, que je serais condamné à cette vie que je condamne comme inintéressante, alors que ma tête bouillonne d’une mythologie cachée, d’un monde à quelques années-lumières ou à quelques parois interdimensionnelles où la vie serait différente, plus amusant, une ligne temporelle où j’aurais l’occasion de tout recommencer à zéro, avec une donne différente enfin.

Mais j’étais loin de savoir que j’étais dans la bonne ligne temporelle.

La porte d’entrée du lycée n’a toujours pas été réparée. Depuis les incidents des manifestations avant Noël, on était obligé de passer par la porte du self, comme certains tordus s’étaient amusés à jeter des pavés sur la porte vitrée du lycée, sous la devise française pourtant, ironie du sort. Je passe à travers les tables du self, en un chemin que je commence à trouver familier, tandis que je repense à une fanfiction abandonnée depuis désormais plus de six mois, comme je suis enfin déterminé à la terminer.
Je sors du self pour retrouver le hall du lycée, après deux semaines de procrastination. J’inspire à nouveau l’air de cet endroit, qui va me remettre dans l’ambiance travailleuse d’un deuxième trimestre d’une première scientifique. Le hall est un long et haut couloir lumineux traversant une soixantaine de mètres cisaillé par les salles de cours sur les côtés, avec leurs larges fenêtres et ses cadres de bois, le tout lié par des passerelles entre les deux côtés du bâtiment. La forme extérieure est telle une grosse barre, peu belle architecturalement mais de l’intérieure on a une vue splendide d’une sorte de rue importante, bien illuminée lorsque le soleil vient, et peu bien isolée, la parfaite expérience d’une voie, et d’une place dans une ville. On y trouve toute sorte de personnes, toutes sortes d’histoires, mais on est tous ici dans un seul but : celui de travailler pour réussir ses études, pour voir du monde, ou pour certains ne pas être réprimé par ses parents ou toute figure d’autorité. Ceci est la définition de mon lycée, nommé d’après un grand homme qui s’est battu pour l’égalité des personnes dans son pays, où la minorité était maîtresse.
Je regarde l’heure. A peine 9h50. Je suis en avance, comme d’habitude. Je pourrais de toute façon toujours aller écrire les dernières choses que j’ai imaginé en attendant devant la salle d’Histoire. Si seulement dans cette matière on accordait plus de temps à l’Orient, au lieu de se focaliser systématiquement sur la France durant des Grandes Guerres… Je sais que c’est une part importante de notre histoire, mais cela n’est en aucun cas une source d’inspiration. Je suis inspiré par ce que je trouve sur internet, et ce que j’apprends en cours me semble de plus en plus loin de mes intérêts, comme si l’éducation n’était qu’une mascarade destinée à ralentir ceux qui comprennent en ne leur présentant pas des choses intéressantes à dévorer. Ah… je râle toujours de la même chose, et ce périodiquement. Mais bon, la vie est ainsi faite, telle que personne n’est content, et je suis forcé à vivre dans un monde qui ne me convient pas.

Je valide mon repas pour aujourd’hui et pour demain puis je monte les escaliers vers ma salle, pour camper, comme j’en ai l’habitude désormais. Mais alors que je passe dans l’escalier dans un renfoncement dans le mur, je remarque des personnes curieuses sous les marches. Je n’y fais pas attention, afin d’évider d’attirer la leur, mais ils me semblent presque familiers. Il y e na un, je peux certifier qu’il l’est comme je le vois souvent dans le lycée mais l’autre, je suis sûr de le connaître, alors que je ne l’ai jamais vu ici. Mais je ne prête pas attention à ces deux personnes qui chuchotaient depuis mon arrivée.
Ce fut ma première erreur, quoique je comprends pourquoi je l’ai fait. Refuser d’analyser des personnes de peur qu’ils nous remarquent était une pratique peu courant chez moi mais je fus intimidé par leur attention sur moi, et par leur discrétion. J’aurais peut-être été moins étonné…
Je me pose devant la salle, sortant mon téléphone portable pour écrire, mais je n’arrive pas à me résoudre à mettre des mots sur cette page gris foncée que mon application m’offre. Cette vision me préoccupe tellement que je finis par fermer mon téléphone et je me retrais dans mon éternelle cogitation, et dans mon éternelle imagination de même. Je ne suis jamais arrivé à m’en séparer, et parfois je me demande si je ne serais pas mieux sans ces intempestives réflexions pour déranger toute tentative de communication avec autrui. Comme on imagine l’inexistante sonnerie dans nos têtes, les classes commencent à rentrer sous la pulsion de leur professeur, et c’est bientôt notre tour de rentrer en cours.

~~~

“Zaijian !” je dis à mon professeur de chinois
– Zaijian !” elle me réponds, avant que je la quitte.

La journée a été longue. Le professeur de Physique-Chimie nous a bien fait baver avec son contrôle de deux heures, et le cours de SVT consécutif a vu mon esprit absent, toujours tourmenté par ce que j’ai vu ce matin. Si le cours de Chinois est toujours ce qu’il me faut pour retrouver concentration, dommage que ce soit toujours en dernière heure, j’ai été toute la journée perturbé par ces deux personnages. Surtout l’inconnu, que je crois reconnaître comme quelqu’un de mon collège, en Savoie, même si cela est absurde.
Je sors comme je suis rentré, par le self, et je me dirige vers le conservatoire. Que le solfège m’énerve ! Je suis très mauvais à cette matière et pourtant je suis obligé de subir cette torture qui me stresse jusqu’à 19h, à partir de quand je peux enfin m’en aller vers ma maison. Je passe devant la porte mutilée du lycée quand je vois, dans la pénombre, deux silhouettes qui semblent me faire signe. Ils sont dans la petite voie piétonne qui longe le lycée, généralement peu utilisée à cette heure-là. J’ignore, pensant qu’ils font signe à quelqu’un d’autre.
Quelqu’un m’attrape le poignet gauche. Par réflexe, je regarde qui m’attrape comme je me dégage de son emprise. J’en crois pas mes yeux. C’était la personne que j’avais vu sous l’escalier. Celle qui est dans le lycée. Que veut-il ? Pourquoi me prend-il ma main ? Est-il possible que lui et cet inconnu soient ces deux ombres que j’ai vu, et qu’ils me faisaient vraiment signe ? A-t-il remarqué que parfois je le fixais des yeux pour l’analyser, et il veut des explications ? Voire même une rétribution ? C’est dangereux, il vaut mieux que je m’enfuie.

“Stéphane, c’est bien ça ?” il me demande “Suis-moi.
– Pourquoi ?
– Quelqu’un veut te faire un truc.”

Faire un truc ? Mais c’est terrifiant ! Veut-il me bastonner ? M’humilier ? Me faire la morale ? Je ne vois que des raisons négatives pour quoi me demander de les rejoindre. Après tout, peut-être que cette autre personne est quelque chose comme le garde du corps du lycéen et qu’il l’a engagé pour me donner une bonne correction ? Quoi qu’il se passe, j’ai peur. Très peur.

“Lâche-moi ! Que me veux-tu réellement ?
– T’es sourd ? C’est l’autre qui te veux, pas moi ! Il dit que s’il venait te chercher, ça ferait suspect.”

Non, c’est pas possible. Un pédophile alors ? C’est vrai que dans ce cas-là, mieux vaut m’attirer via une personne de mon âge, comme ça on ne s’occupe pas de moi. Mais pourquoi on me voudrait, moi ? Quoi qu’il se passe, ça devient véritablement dangereux. Et en plus l’autre silhouette était grande ! Quoique fine, alors peut-être qu’il n’est pas si vieux. Bon, je dois fuir, c’est dangereux. Le lycéen me tient bien le poignet, mais peut-être que je peux m’en libérer avec un gros coup vers le bas…
Mais il l’a prévu et attrape pendant que mon poignet gauche est libéré le droit. Mais la prise doit être faible donc je peux toujours m’en extraire. Allez… … mon bras droit ne répond plus. Je le regarde quand je vois qu’il est devenu une sorte de rocher beige, sans plus d’articulation ni forme humaine.

“Tu croyais que j’allais te lâcher comme ça ? Tu te trompe bien.
– Que… qu’est-ce qui s’est passé ?
-J’ai transformé ton bras en un rocher.”

T-t-t… transformé !? Impossible ! C’est tout bonnement impossible ! Ceci n’est pas un monde fantastique ! C’est le monde réel ! Il n’y a pas de pouvoir de transformation ! C’est impossible ! Mais pourtant, à voir ce qu’est devenu mon bras, je ne pense pas que ce soit faux. La magie existait depuis tout ce temps ? Mais pourquoi me révéler ça alors que ça n’existe pas selon les règles de la raison ? Quoique, règles de la raison, c’est en effet peut-être possible au vu de ma théorie de la magie n’étant qu’une façon de rentrer en collision plusieurs dimensions… Malgré tout, pourquoi j’en suis témoin ? Cela signifie qu’il a d’autres personnes qui sont au courant mais qui ont été réduites au silence ? C’est bien possible, après tout on les prendraient pour des fous. En tout cas, quoi qu’il se passe, l’existence ainsi de la magie ainsi dans un environnement urbain est plausible. Mais dans ce cas, cela signifie que, soit la magie dans notre monde est récente, soit elle est maîtrisée par une infime minorité de la population, sinon on connaîtrait son existence, qu’on aurait jamais rangé au même titre que les mythes. Et même si elle est possible, la deuxième solution me semble peu plausible comme on le saurait quand même, et il y a de nombreuses chances que ces individus soient montés en haut de la société, rangeant toutes les autres personnes sans magie comme des inférieurs, et cela ne peut pas se renverser comme les êtres doués de magie disposent d’un avantage évolutif évident, ainsi si c’est vieux, il y a plus de chances que cette mutation se soit généralisée qu’autre chose. Donc la magie doit plutôt être récente…
Qu’est-ce que je fais à penser à ça alors que la situation est dangereuse ! Je dois me ressaisir et plutôt penser à une façon de s’extraire. Mon bras droit est infirme, je ne peux plus l’utiliser, il n’y a aucun muscles dedans… dommage, c’est là où j’écris… Mais avec mon bras gauche je peux peut-être faire quelque chose. Je peux peut-être me libérer de son emprise… et mes pieds, je les ai oubliés ! Je peux alors peut-être le faire trébucher, il va donc naturellement relâcher sa prise sur mon bras droit alors j’en profiterai pour avec mon bras gauche taper son bras et ainsi totalement libérer mon bras. Mais après … ? Je peux aller en Solfège mais tout le monde verra mon bras… en vrai, n’importe où que j’aille, et je vais peut-être en dégoûter plus d’un. Et surtout on risque de découvrir la magie comme c’est une transformation absolument pas naturelle. Mais au pire je peux le faire passer comme un déguisement… mais pour quoi faire ? Ils verront que c’est trop étroit pour mon bras en le comparant avec ma gauche, et puis ça me rendra d’autant plus ridicule. Non, il vaut mieux les suivre pour régler ce problème. Oui, c’est la meilleure marche à suivre. Mais il faut d’abord mettre mon kidnappeur en position de faiblesse pour qu’il puisse répondre à mes revendications. Mais comment ? Bah je pourrais commencer par…

“Alors, Stéphane, ça fait longtemps !”

Entendre cette vois me tire de mon flot abondant de pensées. Mais oui ! Pendant que je réfléchissais, j’ai perdu mon temps d’action ! Alors il va falloir improviser en attendant. Savoir réfléchir vite en utilisant ses capacités au mieux, c’est bien ce que disait ce manga que j’ai vu pendant les vacances ! Mais cette voix me semble familière. Comme si elle était gravée dans ma mémoire au fer blanc. Et surtout ce que la personne a dit. Cela indique qu’on se connaît, c’est sûr. Mais maintenant, il faut que je fasse confiance à mes capacités de reconnaissance faciale. Allez, exploiter ses capacités ! Je lève la tête et je vois…

“Loïc ? Comment ça se fait ? Que tu sois là je dis !
– C’est bien plus complique que tu le crois, Stef.”

Loïc était un ancien ami à mon collège, en Savoie d’où je viens. Pourquoi est-il là ? C’est pas possible ! Normalement il a cours, comme moi, et on ne vient pas en deux secondes de l’autre côté de la France, à Nantes ! J’ai fait moi-même le trajet et cela prend une bonne demi-journée en train ! Peut-être que deux heures et demie en avion, mais c’est tout de même trop long. Et quel mobile a-t-il ? Car venir me voir ne vaut pas toutes les complications que ce voyage inclut ! Mais… et s’il contrôlait de la magie ? Son ami du lycée en contrôle aussi, donc peut-être qu’il a usé de sa magie pour venir là, pour faire… quelque chose ? Oh ! Et puis j’oublie. Il devait être dans le lycée aussi ce matin. Alors il y a plusieurs problèmes. Premièrement, pourquoi il était là, et pas en cours. Réponse simple : il a un trou, mais réponse bizarre toujours compte tenu que c’est basé sur la supposition comme quoi il a de la magie de téléportation. Et deuxièmement, pourquoi il était dans le lycée ? Il doit forcément être apparu dans le lycée alors, comme il ne pouvait pas passer par la porte principale, et si j’en crois les techniques probables de téléportation, il faut forcément savoir où tu vas, connaître picturalement l’endroit, voire même géographiquement : avec la latitude, longitude et hauteur. Ce ne sont que des suppositions mais je pense bien que le mode d’opération de la magie de téléportation est ainsi. Mais sachant qu’il ne connaît pas le lycée, il n’est sûrement jamais rentré dedans, comment il a pu se téléporter dedans, et surtout sans se faire repérer par qui que ce soit ? Bah peut-être qu’il s’est documenté sur internet pour avoir une vue précise d’un point à l’extérieur du lycée dans lequel il s’est téléporté puis ensuite il a espionné à travers la fenêtre pour trouver l’endroit où se téléporter. Mais maintenant, pourquoi et comment il a trouver quelqu’un qui a de la magie ? Une magie sûrement de métamorphose ? Peut-être que…

“Encore perdu dans tes pensées ? Tu le fais souvent ! Bien, donc je dois faire ça maintenant…”

Il pointe ses bras ses bras vers moi comme il dit ça, et semble se concentrer. Que veut-il dire par là ? Par faire ça ? Soudain je sens mon corps brûler. Non.. il n’est pas en train de me… Le sol devient de plus en plus éloigné. Il n’a pas cette magie-là… Il est en train… de me métamorphoser !

“Non, Loïc, c’est pas comme ça qu’on fait !” intervient son allié “Regarde le pro.”

C’est à l’autre de tendre ses mains vers moi. Je sens… comme si ma chair se malaxais. C’est plus agréable que auparavant, comme ça fait mal, mais c’est véritablement effrayant. Je perds comme ma forme ! J’ai du mal à respirer du fait de la peur. Le sol se rapproche. Que me font-ils ?

“Très bien, je vais essayer. Tu essayes de déstructurer avant de restructurer, plutôt que de forcer une autre forme à l’autre personne ?
– T’as compris. Maintenant essaye.”

Comment ça… Loïc est l’élève de cette autre personne ? Pourtant j’avais l’impression que c’était le contraire, enfin du moins au niveau du rapport de force. Mais surtout… je suis leur outil d’entraînement ? Mais ils ne vont pas bien ! Mais… et pourquoi moi ? Il faut absolument que je leur demande. Je refuse de me faire torturer sans avoir d’explication.

“Pourquoi… pourquoi vous faites ça… à moi ?
– Pour des raisons que je ne connais pas.” répond le maître
– Parce qu’il a dit que c’était ce qu’il fallait faire.” précise Loïc

Il ? Donc il agit sous les ordres de quelqu’un ? Cela explique pourquoi il s’est déplacé de Savoie jusqu’ici. Mais qui est ce quelqu’un ? Je ne sais pas, je dois trouver… Ca doit être quelqu’un qui doit s’y connaître en magie, c’est sûr. Car il n’a pas envoyé Loïc juste pour s’entraîner, il l’a envoyé pour qu’il s’entraîne sur moi. C’est-à-dire qu’il attend quelque chose de moi, et que s’entraîner à maîtriser la métamorphose n’est qu’un objectif secondaire. Mais cela aussi démontre que le pouvoir de Loïc est jeune, ce qui vient à confirmer ma théorie sur une origine récente de la magie. Mais cela n’est pas le point d’intérêt. Qui pourrait bien être ce il ? Hmm… Cela doit être quelqu’un qui…

“Non, tu t’y prends mal, Loïc. Mais attends, je vais finir le travail, avant que…
– Non, je vais terminer ça moi-même !
– Attends, c’est dangereux ! Arrête ! Là c’est pour ton ami !
– Comment ça ?
– Je ne t’en ai pas déjà parlé ? Des limites de la métamorphose ?
– … Oui, c’est vrai. Mais je compte tout de même terminer ce travail ! Il ne fait rien sans être sûr de toutes les conséquences !
– Oh… pauvre fou… voilà la fin… Tu sais pourtant bien qu’un être vivant ne peut pas être trop métamorphosé, sinon son corps va avoir une réaction magique qui l’empêche d’être modifié, seul certains êtres qui ne peuvent aucunement utiliser la magie n’ont pas cette limite, comme ils sont mutés et ne parviennent pas à synthétiser le pouvoir magique ! Et visiblement, cette personne ne fait pas partie de cette minorité !”

Comment ça ? Moi, capable de synthétiser de la magie ? La magie présente dans la plupart des êtres humains ? Impossible ! Mais maintenant, qu’ont-ils fait de moi ? Il me faut un miroir. Ou quelque chose pour me voir. Je ne vois rien de mieux que… me prendre une photo. Je n’ai jamais fait de selfie auparavant. Je tends fébrilement mon téléphone à distance et appuie sur le bouton. Je regarde la forme. Elle est humaine tout du moins. Mais je ne ressemble à rien de ce que j’étais. Je suis toujours un homme, plus grand qu’avant d’ailleurs, mais mes traits sont totalement transformés. Je ne suis plus Stéphane, je suis désormais quelqu’un d’autre… mais qui ? Je ne peux pas aller en Solfège comme je ne suis plus moi – waah, qu’est-ce que ça me manque déjà… – mais je ne peux non plus pas rentrer chez moi. Et comme ils ne peuvent pas me retransformer en moi, du fait de cette stupide limitation, je suis limité à rester comme ça en attente de solution. Mais… ça veut dire que je ne peux pas rentrer chez moi non plus… je ne suis plus moi-même… que dois-je faire… que dois-je faire… QUE DOIS-JE FAIRE ! QUE PUIS-JE FAIRE ! C’est horrible ! Terrible ! Je dois renoncer à tout mon être ! Je dois renoncer à ma vie ! Car je ne peux rien recoller, comment le prouver ! Je ne suis plus moi ! Je suis désormais un homme sans maison, sans famille, sans endroit à appeler maison ! Papa et maman ne me reconnaîtront jamais ! Et même s’ils veulent m’écouter, à qui dire qu’il existe des phénomènes magiques en ce bas monde ? Comment je peux expliquer raisonnablement ce qu’il m’arrive ? JE NE PEUX PAS, C’EST IMPOSSIBLE ! TOUT EST FICHU EN L’AIR ! A CAUSE DE CES DEUX TIMBRES QUI VOULAIENT TESTER LEURS NOUVEAUX JOUJOUX ! Ont-ils seulement envisagé ce qu’il pouvait se passer ? Comment je suis sensé continuer à avoir une vie ?
Mais… attends… Loïc a bien parlé de ce il… et qu’il ne se trompe jamais ? Y a-t-il en vérité une solution ? Peut-être… peut-être qu’il y a une solution… Oui, il y a une solution… Les héros ont toujours une solution dans les livres… Toujours… Car sinon l’histoire ne peut pas avancer, on ne peut pas montrer au lecteur plus d’intrigue intéressante, ni plus de notre magnifique Worldbuilding sur lequel on a passé des semaines… Oui, forcément… évidemment… MAIS NON IL N’Y A PAS DE SOLUTION ! JE NE SUIS PAS UN HEROS ! MON DIEU, JE NE FAIS QUE DE ME FAIRE DES ILLUSIONS POUR ME DONNER CONFIANCE ! Non, il faut absolument qu’ils me fassent redevenir moi-même. C’est pas possible… Je m’apprête à ouvrir la bouche et à leur exiger une retour à la normale quand…

“Bon, on doit y aller. Bonne chance !”

Après cette déclaration, Loïc appuie sur une télécommande et il disparaît. NOOON ! COMMENT ILS ONT PU ME FAIRE CA ! Tout est fini désormais… je dois improviser… et pour de vrai cette fois-ci… Je marche vers le bus pour rentrer chez moi. Dans les transports en commun, personne ne se doutera qu’il y a un problème. Ils me verront comme quelqu’un de normal. Mais il faut tout de même être vigilant, je ne veux pas qu’il y ait de contrôle, sinon je suis fichu comme ils verront bien que ce n’est pas la même tête sur la photo et sur moi, et diront que j’ai volé la carte de bus. A moins que… j’ai un ticket de bus sur moi. Dans ce cas là, je serais irréprochable. Je fouille dans mon sac. Faites qu’il y ait un ticket de bus ici ! Je fouille la poche arrière en approchant de l’arrêt quand je tombe sur un ticket. Oh, merci, quiconque veille sur moi ! Très bien. La partie bus est désormais assurée. Maintenant, que faire pour la partie maison. Il faut réfléchir… Déjà, je pense qu’il serait bien avant de rencontrer papa et maman de leur envoyer un message expliquant ma situation. Oui, je vais commencer à le rédiger tout de suite. Mais oui ! C’est vrai ! Il y a quelque chose ce soir, donc il n’y aura personne à la maison ! Donc je vais avoir le temps de réfléchir, et peut-être que cette aveugle confiance dont fait preuve Loïc envers ce il se révélera fondée et je trouverai la solution par moi-même en utilisant ces capacités de synthèse de magie. Leur théorie sur la limite du corps aux transformations est fondée quand je vois ma hanche droite mal formée. Ils n’ont pas eu le temps pour la rendre belle, ainsi c’est sûr qu’il y a une histoire de limitation et cette histoire de synthèse de magie est totalement plausible. Donc j’enverrai mon message au dernier moment. Afin d’éviter de les alerter pour rien. Bien. Je sais que tout ce plan est basé sur 90% d’espoir, mais c’est tout ce que j’ai. Et au pire, pour le solfège, ça se réglera facilement.

J’arrive chez moi. J’ouvre la porte. Il n’y a bien personne. Tant mieux, mes calculs étaient bons. Je ferme à clef la porte, me dévêtis, et désormais commence la course contre le temps. Première priorité : réfléchir pour avoir une meilleure solution. Comment faire, aller dans la douche, il n’y a pas meilleur endroit pour faire ça comme ça me mets en un état d’esprit relaxé et ça facilite donc les connections neuronales, permettant ainsi d’arriver à des solutions plus ingénieuses, et surtout d’avoir un point de vue plus intégral sur la question. Je prends mon téléphone avec moi, au cas où ils arrivent plus tôt que moi. Oui, commencer par la douche est la meilleure solution comme je peux rester enfermé pour une bonne raison évitant ainsi l’accidentel regard sur moi qui provoquerait l’échec de la mission.
Je rentre donc dans la salle de bain, prenant bien le soin de fermer la porte à clef. Je me déshabille et me met dans la douche, laisse un peu l’eau couler pour qu’elle se réchauffe, puis m’assieds au milieu de la cabine en tailleur, avec l’eau arrivant droit sur moi, que je réchauffe périodiquement. Maintenant, il faut réfléchir. Que faire… que… faire… Pourquoi moi ? Pourquoi moi dans cette situation ? Parce qu’il faut bien quelqu’un qui expérimente ça. Pourquoi je pense à ça ! Il faut que je réfléchisse à un plan ! Mais c’est trop dur ! Celui que j’ai fait dans le Bus est sûrement le meilleur compte tenu des circonstances. Mais je suis sûr qu’il y a des détails que j’ai manqué ! Je dois forcément pouvoir le perfectionner ! Mais… ce qu’il se passe est tellement n’importe quoi… j’arrive plus à tenir…
Je commence à pleurer. Je suis toujours comme ça. Je fais semblant d’être fort, insensible, mais il y a des moments où je craque. Et alors je me traite de tous les noms, ressasse tous mes défauts, tout ce qui m’empêchera de devenir un homme bien. J’avais dis à un ami que la magie qu’on souhaite maîtriser est un prisme pour montrer nos sentiments. Je n’avais que trop raison, car moi, je souhaitais la magie de la métamorphose. La magie est la personnification de nos désirs les plus profonds, de ce qu’on aime le moins en nous, et ainsi on peut voir par cela ce que les gens veulent régler. Ce qu’ils n’aiment pas en eux et ainsi ce qu’ils souhaitent régler, et comme la magie c’est la forme de l’impossible, c’est ainsi qu’on découvre ce qu’il souhaite le plus, parfois sans même le savoir. J’ai compris ça il y a longtemps, un jour où, avant de m’endormir, je pensais à la magie. Et que j’ai supposé que c’était parce que je voulais être comme les autres, que je me sentais trop différent que je souhaitais avoir la magie de la métamorphose, afin d’avoir une vie où j’étais quelqu’un de normal. Car malgré le nombre de fois que je me le suis nié, je ne suis pas normal. Et malgré le nombre de fois que je me suis dis à quel point j’aimais ne pas être comme tout le monde, je souhaite le plus être normal. L’humain est un être paradoxal, on dit…
Comme mes larmes couvrent tout mon corps tel l’eau de lavage, et que l’eau de lavage sort de mes yeux telles des larmes, ma vision se brouille. Elle se brouille de plus en plus. Je sens mon coccyx me gratter, comme souvent. Tout d’un coup, tout devient blanc. Pendant quelques instants. Et je me sens incroyablement fatigué. Que s’est-il passé ? J’augmente la température quand… non… J’arrête le flux d’eau. J’ouvre les portes de la douche. Je sors, sans même faire attention à l’eau qui goutte de moi. Je me fais mal quelque part, même. Aïe ! C’est que ça fait vraiment mal ! Je porte ma main au-dessus de mes fesses pour frotter la blessure et… qu’est-ce que cette chose douce ? Mais avant même de pouvoir me retourner pour définir ce que c’est, je vois dans le miroir… ma réflexion. Je me revois. Moi. Je suis redevenu moi-même ! Comment est-ce possible ! Je ne sais pas ! Mais c’est trop bien ! Des larmes recommencent à couler. Je l’ai donc finalement ? Cette magie de métamorphose ? C’est… incroyable ! Finalement, le message n’aura servi a rien ! Finalement, il avait raison ! C’est trop beau pour être vrai ! Pourtant ça l’est ! Que ces esprits qui veillent sur moi soient honorés ! C’est la plus belle chose de ma vie !
Je me retourne me laver quand je remarque quelque chose dans le miroir. C’est une étrange chose bleu-verte. Je me retourne pour voir ce que c’est, quand je remarque que c’est en fait plein de plumes. Une série de plumes arrangées comme chez un paon lorsque sa queue est dépliée. Mais… attends… compte tenu que je me suis fait mal à l’arrière avant de venir en dehors de la douche, cela signifie que… Je m’efforce de l’ouvrir. Et là. Une queue de paon ouverte apparaît derrière moi. Les larmes ne veulent pas s’arrêter. J’ai donc… une queue de paon ? C’est… incroyable ! Mais aussi terrifiant ! Comment je suis sensé la cacher ? Je l’étudie. La queue commence du bas du dos et se termine juste au dessus de l’anus, formant une plante de je dirais cinq centimètres de hauteur environ. Au vu de comment j’ai pu l’étendre, je dirais qu’il y a des muscles dedans, et donc peut-être que je peux la cacher en la glissant derrière mon dos, sous mon T-shirt. Bon. Il faut que je termine de me laver. Passer le savon sera plus complexe que je n’y crois.
Quand je termine enfin de me laver, je travaille sur comment cacher cette protubérance de la famille en voyant comment la cacher sous le pyjama, comme je ramène mes affaires en haut. Je regarde quelques vidéos, fais mes devoirs, un peu de musique – tellement choqué par ce qu’il s’est passé aujourd’hui que je fais les choses correctement -, je me fais réprimander par mes parents comme je leur dis que j’étais totalement plongé dans mes pensées sur le trajet du retour – ce qui est vrai, ma foi – que j’ai raté le cours de Solfège, et quand je m’en suis rendu compte j’étais trop loin pour faire marche arrière. Enfin, c’est mieux de leur dire ça que de venir à leur rencontre quelqu’un de totalement différent. Je m’endors finalement serein, et exténué. Avec un membre en plus.

Le lendemain, je fais prudemment ma routine matinale, afin d’éviter de laisser voir cette queue, fais mon cours de violon où, comme d’habitude je fais quelque chose de médiocre comme je ne fais rien, définitivement rien à la maison, et enfin j’entre dans le lycée. Et qui je vois au moment de monter l’escalier que mes deux amis d’hier. Quelle joie…

“Salut Stef !” m’interpelle Loïc “Finalement, je vois que t’as réussi ! Je te disais bien d’avoir confiance en moi !
– Bon, tu vas en finir avec tout ça, sinon tout le monde va bien voir qu’il y a quelque chose de louche.” rétorque son allié
– Oh, oui. Eh bien suivez-moi, qu’on parle en privé. Car il est venu. Il savait que tu allais t’en sortir.”

Il… Il… Je suis sûr que je peux deviner qui c’est. On prends le mauvais escalier par rapport à là où je dois aller, puis on va au fond du couloir pour en reprendre un autre… vers le bas. Mais les escaliers de l’arrière n’amènent à rien ! En bas ce sont juste des issues de secours !

“Euh… Loïc… t’es pas au courant qu’il n’y a rien en bas ?” je pointe
– Oh, il y a plus de choses que tu ne le crois ! T’inquiètes Stef, il a tout prévu !
– C’est qui ce il ?
– Oh, quelqu’un que tu connais bien ! Qui aurait su que sa magie serait aussi cappitale ! On ne l’appelle pas l’Oracle pour rien ! C’est même… ah ça non, je ne dois pas le dire.
– Comment ça ?
– Sinon ce qu’a vu l’Oracle deviendra faux. Et comme il l’a vu, je sais que je ne le dirai pas.
– Tu mets toute ta confiance dans cet Oracle, ça se voit.” dit la troisième personne dans le groupe “Ca peut être dangereux de suivre aveuglément les conseils de quelqu’un.
– Je sais que je ne devrais pas être tant un zélote mais… je lui serai éternellement redevable.
– Il s’est passé quelque chose à Elsa ?” je demande, inquiet “Ou à quelqu’un d’autre ?
– Oui. Je préfère ne pas me rappeler de ce moment-là.” il répond en baissant la tête
– Très bien. Voyons ce qu’a Simon à voir avec moi.
– Co-comment tu sais ?
– Simple intuition.”

Simple intuition qui inclut un long raisonnement. Simon était quelqu’un de ma classe au Collège, et on s’appréciait bien, j’ai d’ailleurs toujours un contact avec lui. Il m’est arrivé dans ma fertile imagination de transformer mon environnement en une histoire fantastique et, évidemment, il en faisait partie à l’époque. Et si ça n’a pas toujours été le cas, il est devenu un personnage très important surnommé l’Oracle dans un monde où j’avais imaginé que ma classe s’était téléporté. Il était capable de prédire l’avenir et a prévu des catastrophe afin de les empêcher. Je ne sais pas si ses visions sont flexibles ou inflexibles, mais ce qui est sûr c’est qu’il est devenu une figure importante. Ainsi, si j’ai raison, c’est Simon qui envoie Loïc car son pouvoir est réellement celui de prédire l’avenir, car je suis capital dans l’accomplissement de telle ou telle prophétie. J’ai toujours imaginé son personnage de l’Oracle comme quelqu’un de très calculateur, et surtout un tantinet omniscient. Mais aussi pressé. Voyons s’il est le même…
Loïc pose trois doigts sur un mur et soudain une porte s’ouvre derrière. On entre dedans et comme la porte se referme, on découvre ce qui est une base souterraine de haute technologie. Elle est sombre, mais on rentre rapidement dans une pièce aux murs blancs surmontés d’une bande violette qui se finit à une extrémité de la pièce en un logo que je connais que trop bien. Celui d’une guilde que j’ai créé : Rune Aspect. Comment ça se fait que je connaisse tout ça ? Surtout comment ça se fait que ce que j’ai imaginé soit réalité ?

“J’imagine bien ce que tu te dis en ce moment, Stef, et laisse-moi te répondre, j’y arriverait à coup sûr mieux que Loïc.
– Tu étais déjà là !” déclare ce dernier
– J’avais du temps à perdre. Alors autant le garder pour répéter puis faire une arrivée magistrale comme dans les mangas lorsqu’un personnage important apparaît.
– Oh, Simon, tu sais bien que tu dois enrichir ta culture, il n’y a pas que des mangas !
– Ha ! Les mangas c’est la vie ! Et je sais que tu es d’accord avec moi Stef. Tandis que toi, Paul, tu dois te demander pourquoi tu te trouves dans une telle réunion de vieilles connaissances.
– Totalement vrai. Pourquoi vous avez voulu de moi ? Je souhaitais bien rester seul, avec mon pouvoir connu de personne d’autre que les initiés !
-Eh bien sache que c’est parce que tu seras essentiel pour qu’on puisse réunir ces initiés sous une bannière commune. Car il le faut.
– Comment ça il le faut ?” je demande, interloqué
– Encore trop tôt. Vous devez faire quelque chose auparavant, et surtout je dois faire encore beaucoup d’intelligence.
– Car tu ne sais pas tout ? Tu ne peux pas les avoir avec ton pouvoir ?
– Loïc, je t’avais demandé de garder mon pouvoir secret !
– C’est lui qu’il l’a découvert ! J’y peux rien !
– Tss… il doit bien il y avoir une raison… Mais bon. Stef, c’est parce que je ne peux pas voir les choses forcément précisément, ni totalement. Il y a des évènements que je n’aurai jamais prédit, et même chose je ne peux pas savoir les actions précises, du fait de la simple théorie des cordes.
– Oh, je vois. Mais bon, que souhaites-tu de moi ? Et de Paul – c’est bien ça ?
– J’y viens ! Bien. Même si vous vous doutez désormais qu’il y a plus de choses derrière ma tête, je suis là pour vous demander quelque chose de simple. Pouvez-vous créer une équipe à vous deux et vous entraîner à vos pouvoirs ?
– Oui, je souhaite bien, mais que va-t-on faire pour les cours ?” demande Paul
– Bonne question ! Eh bien, Loïc, si tu veux bien le libérer et leur permettre de les voir ?
– Immédiatement !”

Loïc tend sa main et une lumière aveuglante apparaît. Tout d’un coup, lorsque je rouvre les yeux, je vois une forme supplémentaire à côté de Loïc, et une autre du même type s’extrayant de celui-ci. Ils ressemblent à des fantômes, des sortes de créatures étherales d’une teinte grisâtre allant à du bleuâtre sur le bout en bas. Le haut était orné de flammes jaunes formant comme deux yeux et une bouche. Que sont ces créatures ? Et comment Loïc a pu nous les montrer alors que sa magie est celle de la métamorphose ? J’ai besoin d’explications.

“Vous voyez devant vous des Skaers.” explique Simon “Ce sont d’étranges créatures qu’on suspecte être des concentrés de magie que Loïc vous a permis de voir comme sa magie est le domptage des Skaers.
– Comment ça ?” demande Paul “C’était pas la magie de métamorphose ?
– Non, je suis désolé pour ça, Paul, mais je t’ai berné.” répond Loïc “J’ai demandé à un Skaer de venir dans mon corps et de me prêter sa magie, celle de métamorphose, comme ça je pouvais mettre en place le plan de Simon. C’est pour ça que j’étais un bleu en magie de métamorphose, mais je suis au courant de la magie depuis des années.
– Oh, je vois.
– Les Skaers sont des être dangereux mais aussi complaisants si domptés.” reprends Simon comme il caresse un Skaer “En gros, ils sont capables de te donner une magie supplémentaire ou de prendre ta forme pour que tu puisse faire deux choses à la fois sans perdre le fil de ni l’un ni l’autre, ou bien il peut faucher ton âme et laisser un corps sans vie alors que toi tu te consommes lentement en tant qu’âme en peine.
– Je préfère ne pas imaginer ça…” je commente
– Mais justement, ils sont particulièrement intéressant dans notre entreprise du fait qu’ils peuvent copier ton apparence et tout tes souvenirs et ainsi aller en cours comme toi tu irais, et quand vous vous rejoindrez vos souvenirs seront mélangés et ainsi vous aurez été effectivement à deux endroits en même temps. D’ailleurs, je pense que deux devraient prendre vos place pour vos cours. Loïc ?
– J’envoie Mylène et Béatrice. Vous deux, allez les copier et assister à leurs cours s’il vous plaît !

Soudain les deux ombres qui sont apparues poussent un petit cri aigu, auquel je ne m’attendais absolument pas au vu de la carrure de ces esprits. Puis, l’un des deux fonce sur moi. Je me protège par réflexe mais il passe tout de même à travers. Et puis… j’ai mal. Comme le Skaer fouille dans mon corps tous mes souvenirs et tous les petits défauts, elle me donne un mal de ventre et de tête incroyable. Quand l’esprit quitte mon corps, je suis atteint de nausée, mais je la voie se reformer en moi, avec tous mes habits… mais pas mon sac. Je le lui donne donc prestement, ainsi que mon violon.

“Très bien, maintenant que vous n’êtes plus embêtés par la possibilité de rater les cours, je souhaiterai vous poser une question.” reprend Simon “Qu’avez-vous ressenti ?
– De la nausée.” répond Paul “C’était très désagréable.
– Exactement. Maintenant, je dois vous avertir d’un danger avec les Skaers. Ils peuvent certes prendre votre forme, mais évitez de les laisser trop longtemps à votre place, comme si vous vous reconnectez avec leur expérience en tant que vous, il se peut que vous ayez des problèmes de surchauffe des méninges, et vous risquez de mourir.
– Mais ils sont dangereux !” je réagis
– Oui, mais ils sont pratique, alors ça compense. Bref, je crois que je vais devoir vous laisser… Ah oui ! c’est vrai ! Ce que vous devez faire ! Eh bien, allons rapidement, les Skaers sont sensibles à l’utilisation de la magie, comme ils sont constitués de ça. Ainsi, j’ai appris l’existence d’un groupe utilisant dans les murs de ce lycée. A vous de le découvrir avant qu’ils causent une catastrophe.
– Mais comment on va pouvoir les découvrir ? Un groupe pratiquant la magie ne va jamais se découvrir.
– J’en ai strictement aucune idée. Même mes pouvoirs d’Oracle ne peuvent pas le prédire. Et puis, je suis trop fatigué pour réfléchir.
– Comment ça, trop fatigué ?” s’écrie Loïc “Je crois bien qu’il y a les mêmes fuseaux horaires… en Savoie oui !
– J’ai fait nuit blanche à trouver quoi dire, et précisément.
– Oh, très bien.
– Bon, allez, à demain vous deux !”

Simon appuye sur une sorte de télécommande et lui et Loïc disparaissent. Pourquoi il est parti ? On aurait sûrement besoin de lui ! On a si peu d’informations ! Comment est-on censé trouver ces mages non répertoriés ? Ils ne doivent pas être ces Initiés comme Loïc les a sûrement approchés. Non, il doit y avoir encore un autre groupe. Mais attends… Tout ce qui s’est passé a comme un air de déjà-vu… Oui… Moi avec une queue de Paon… Et une magie de métamorphose… Paul qui a de la magie… Simon l’Oracle…. Et Rune Aspect… Oui, je vois ! J’avais déjà imaginé tout ça ! Cela veut peut-être dire que mon imagination a un lien avec la réalité ? Mais ça n’aurait aucun sens. Pourquoi moi ? Je ne suis pas un héros ! À moins que j’en sois un dans cette histoire… Mais non, pas possible. Au mieux, je suis un personnage secondaire. Mais jamais le héros. J’en ai pas la carrure. Le héros dans les histoires c’est celui sur lequel les autres comptent, celui qui est gentil, celui qui a des amis. Or, je ne vais dans aucune des catégories. Pourquoi je serais le héros, donc ?

“Bon, je ne sais pas toi, mais j’ai strictement aucune idée de comment trouver cet autre groupe. Enfin, je pense que ce Simon parlait des initiés, mais Loïc les a contactés grâce à moi, il y avait une réunion hier soir, et je l’ai présenté. Il a parlé des Skaers alors je pense qu’on a réglé le problème avant qu’il se pose.
– Non, ça ne doit pas être aussi simple. Rappelle-toi, Simon a pour pouvoir de voir dans le futur, et il a tout fait pour que ce qu’il se passe maintenant se produise dans notre timeline.
– Oh là là, ne me perds pas avec des histoires de timeline. Harry Potter est déjà assez compliqué pour moi avec ces histoires. Désolé mais le cercle trigonométrie, je gère, les dimensions et le univers parallèles, je ne gère pas.
– Pardon. Bref, pour faire simple, Simon ne doit pouvoir voir que ce qui pourrait se passer je pense, comme il ne peut ni prévoir des choses peu importantes ni des choses très importantes, et ces deux ont quelque chose en commun, c’est qu’ils peuvent varier très facilement. Ainsi, lorsqu’il prévoit un futur qui lui plaît, il doit activement agir pour le créer.
– Oh, je comprends, là, tes histoires !
– Ainsi, ça signifie sûrement que la visite des Initiés, il l’a prévu, et donc il parle d’un autre groupe. Et si tu veux croire en mes intuitions, je crois savoir quel groupe c’est.
– Hmm… Je suis intéressé…”

Je lui expose mon plan en détails. Heureusement, la part du plan qui reposait sur ce qu’il connaissait auparavant peut être opérée. Ainsi, on devrait pouvoir découvrir cette autre communauté magicienne sans problèmes.

“Bon, je te donne des infos sur mon ami, pour ton plan. Il fait à la fois partie des Initiés, c’est comme ça qu’on s’est rencontré en vérité, et des SIA, comme ça, si on lui révèle la magie et que ton intuition se révèle fausse, on aura aucun problème.
– C’est parfait ainsi. Et au moins, si je me révèle avoir faux – ce que je n’espère pas, c’est notre seule piste – on aura un nouvel informateur qui nous facilitera la tâche, et qui doit être habitué à la magie. C’est parfait. Mais il a quelle magie ?
– C’est là que ça devient compliqué… C’est un passe-muraille. Si tu le capture, il peut passer à travers ce qui l’enferme.
– On a qu’à l’assommer…
– N’y pense même pas. Il a de très bons réflexes, et il va passer à travers ce que tu utilises et ensuite te maîtriser, et alors je peux dire adieu à un ami, car je l’aurais amené à un piège.
– Pas bête. Alors il faut l’amadouer… Mais qui se laissera interroger comme on va le faire ? Surtout si cette autre communauté est secrète.
– Comme je te l’ai dis, il m’en a jamais parlé. Mais je crois avoir une idée.
– Ah oui ? Vite, autant le faire rapidement puisque à la prochaine heure il n’y a pas cours.
– Très bien. Laisse-moi t’expliquer…
[…]
– Hmm… Je vois. Je te fais confiance sur ce point là.
– Échangeons nos numéros, que je puisse te prévenir quand j’arrive.
– Oui, le voilà. Oh ! Il nous reste que 10 minutes avant la fin de l’heure ! Je ne sais pas ce qui va se passer avec les Skaers, comme t’as pas cours. Va-t-il revenir ?
– De ce que Loïc a exposé chez les Initiés, il devrait chercher à, le plus vite possible, nous rejoindre et… Fusionner ? avec le vrai nous. C’est bizarre, mais il a dit que c’est capable de nous donner un mal de tête terrible le temps que les connexions neuronales engendrées par le temps passé en cours se forment.
– Donc aucun doute à avoir sur ce plan là. C’est parfait. Mais il faut alors éviter toute apparition publique avant que le Skaer revienne. Ce serait vraiment étrange.
– C’est bon, je m’y connais en jeu de cachette. C’est la première chose qu’on apprends lorsqu’on devient un Initié. Voire même quand on devient un Néophyte. Donc, je sais, fais-moi confiance. Donne-moi ton numéro que je te prévienne quand j’arrive.
– Oh, oui ! Attends… Le voici. Envoie-moi un message de test, que j’aie le tien.
– Tout de suite… Bon, j’y vais. Et tiens-toi bien prêt, ça va aller vite.
– Très bien.”

Il sort du repaire souterrain. Bon, j’ai deux objectifs avant qu’il arrive, et il faut absolument y accéder tant ils sont au cœur de notre plan. Je visite déjà l’endroit où je suis. Qui aurait su que le Lycée avait des sociétés cachées ? Enfin, je veux dire, je l’avais déjà imaginé plusieurs fois, mais qui aurait su que c’était vrai ? Je me dirige vers un mur où il y a un plan de la base. Le genre de plans d’évacuation que même les sociétés secrètes se doivent de fournir apparemment. La première salle dans laquelle je suis semble être une sorte de salle d’accueil, mais surtout un sas afin d’avoir déjà une protection : on peut ainsi se poster dans ou derrière le sas pour attendre les ennemis. C’est bien pensé. Au bout de la salle se trouve une porte amenant sur une véritable salle principale qui amène à plusieurs ailes. De la composition tout est créé pour la défense ! Le sas n’est collé à aucune autre salle ce qui rends la technique de défoncer le mur pour rentrer obsolète, et cela piège de même tous les ennemis en un goulot d’étranglement qui permet ainsi de tenir le repère. C’est bien pensé ! Sauf le plan d’évacuation dans le sas…
Je pense que j’irai dans la salle principale, je n’ai pas à me casser la tête. Mais la deuxième partie sera plus complexe. J’espère que le pouvoir de Loïc est poussé, et qu’il le contrôle bien. Parce que sinon, le plan tombe à l’eau. Je m’approche. Surtout, ne pas lui faire peur, ni de mal, ni l’insulter. Ne pas l’énerver, ne pas l’apeurer. Je peux y arriver. Je dis :

“Heum… Bonjour, excuse-moi de te déranger mais…”

Je discute avec lui un moment, tellement concentré sur mes mots que je sursaute quand mon téléphone vibre comme il reçoit un message. Il arrive. Paul arrive. Il faut que je me prépare, pour que tout fonctionne bien. Je fais un débrief avec mon interlocuteur sur ce qu’il doit faire, et me réfugie dans le couloir allant vers la salle principale. Ils arrivent. Ils discutent.

“Oh, quelle belle canne à pêche !
– C’est bon, pas la peine de continuer à parler en codé, on est en sécurité ici.” dit une voix que j’identifie comme celle de Paul “J’ai pas eu le temps de réellement visiter cet endroit, alors j’espérais qu’on le visite ensemble. Ça fait un moment qu’on a rien exploré ensemble, pourtant on fait une super team !
– Oui, ça m’a aussi manqué. Alors quand tu as parlé de canne, j’étais tout de suite excité !”

Je pointe l’amie de Paul dès qu’elle entre dans mon champ de vision, et mon nouveau compagnon fonce sur elle pour aussitôt revenir dans la sécurité du couloir. Pendant que la forme étherale se transforme en une copie exacte de cette personne, je l’emmène vers la salle principale du repaire. Il termine enfin de se métamorphoser.

“C’est où, là ?” elle dit “Ya un instant je parlais avec Paul… Oh, t’es qui toi ? T’es l’apprenti de Paul ?
– Hey, rappelle-toi, tu es un Skaer, et je souhaite simplement avoir quelques infos !
– Oh, oui, c’est vrai.” elle dit en prenant une position stupidement euphorique “Alors ?
– Oui, donc… Tu fais partie de quelles organisations magiques ?
– Hum… Je fais partie des Initiés, auparavant des Néophytes mais ça c’est normal, je fais aussi partie des SIA, escadron Wolt…”

Ah-ha ! J’en étais sûr ! Les SIA, Section Internationale Américaine, sont en vérité une section magique cachée ! En plus de pratiquer de l’anglais. J’avais déjà imaginé ça à plusieurs reprises, et comme j’ai remarqué que beaucoup de choses que j’avais imaginé étaient en fait vraies, je me doutais bien que les SIA avaient une part magique !

“… et aussi je suis une informatrice pour un dernier truc… N’en parle absolument pas à Paul, mais je suis informatrice pour le Projet Aetherion. En fait, n’en parle à personne. On est plusieurs infiltrés dans les institutions locales, alors n’en parle pas.
– Attends… Qu’est-ce que c’est ?
– Mon vrai moi doit s’impatienter, là, alors il va falloir que tu y ailles. Je vais aussi bientôt perdre contrôle de ma forme et redevenir un Skaer. Alors, je te dis juste de faire attention à l’escadron Tengo. Il y a beaucoup d’infiltrés dans celui-ci. Et surtout, n’en parle à personne !”

Le Skaer redevient lui en sa forme étherale et par conséquent perd toutes les informations concernant notre cible. Le Projet Aetherion ? Que cela peut-il bien être ? Je remercie promptement le Skaer de son aide et je vais voir Paul pour l’aider à convaincre cette informatrice de rejoindre nos rangs. On sera mieux à plusieurs, et comme ça elle aura une vraie cache pour être seule. Et surtout, elle aura le privilège d’être dans tous les camps. Et dans plus que l’on avait prévu. J’envoie un message à Paul pendant que je me dirige vers lui, assurant le succès de l’opération. Juste après avoir envoyé le message, je rentre dans le Sas.

“Ah, te voilà enfin, Stef ! T’en as mis du temps ! Oh ? Un message.
– Enchanté, Stéphane, je m’appelle Sarah.” m’adresse la femme aux cheveux blonds et aux lunettes rondes.” Que regardes-tu, Paul ? Quoi ? ‘Opération succès’ ? Oh, et de Stef ici ? Que se passe-t-il ?
– Stef, première leçon.” me dit l’homme aux cheveux blonds, quoique ayant des reflets roux, aux yeux fins et longs et avec des taches de rousseur” Ne jamais faire ça. C’est beaucoup trop suspect. Si tu ne avais pas envoyé ou si tu étais venu un peu plus tard, il aurait pu croire que c’était quelque chose qui n’avait rien à voir. Or, là, il a fait le lien avec toi, naturellement.
– Euh… Oui. Désolé. Sumimasen deshita.
– Paul, cela ne répond pas à ma question.
– Tss… En fait, je t’ai fait venir ici car Stef était sûr que la SIA est une organisation magique. Et apparemment, c’en est une.
– Oui, c’en est une. Je ne voulais pas le dire, mais c’est pas grave. Tu me repayera ça, Paul.
– Parfois, je me dis que t’es un ami en or.
– Waah ! Merci ! Mais par contre, pour toi, le faux apprenti…
– Eh, attends, ça avait beau être un prétexte pour t’attirer ici, je n’ai dis que la vérité. Il est réellement mon apprenti, je l’avais transformé avec tu sais l’autre que j’avais ramené à la réunion.
– Oh, le bleu qui s’y connait trop ?
– Oui. En fait, sa magie n’était pas celle de métamorphoser.
– Comment ça ? Comment il a réussi à te duper ? Yen a beaucoup qui ont tenté mais ils n’ont jamais réussi !
– En fait, il m’a dupé avec de la magie de métamorphose.
– Attends… Je ne te suis plus.
– En fait, sa magie est celle de contrôler les Skaers, tu sais, les étranges bêtes dont il nous avait parlé.
– Ah, oui, je vois !
– Et comme c’est l’essence de la magie…
-… il a pu changer sa magie en celle de métamorphose…
-… en fusionnant avec un Skaer !
– Waah, c’est compliqué !
– Je ne te le fais pas dire ! Donc, pour en revenir au sujet, il m’a dit que son, Oracle, avait dit qu’il fallait transformer Stéphane. On y est allé à deux, et finalement Loïc l’a bloqué.
– Il l’a bloqué ? C’est pas la première chose dont tu lui as parlé ?
– Si, mais je pense qu’il l’a fait exprès, désormais.
– Comment ça ?
– Attends, je t’explique. Alors, en fait, Stef est revenu chez lui mais en tant que quelqu’un d’autre, forcément puisqu’il était bloqué. Mais apparemment, alors qu’il était chez lui, il s’est retransformé en lui-même, d’un coup, et cette queue a poussé. Enfin, est apparue.
– Laisse-moi t’interrompre. Tu ne trouves pas qu’il y a quelque chose de bizarre ? Généralement, les protubérances ne sont pas la marque d’un pouvoir transformatif. Or, à te croire, c’est le cas. De plus, il était bloqué. Alors il ne pouvait pas de transformer. Maintenant, tu peux le transformer, mais pas lui auparavant ! Et puis, je connais un transformatif, bon, pas du même type que toi mais quand même, il a le pouvoir de rétablir à un état précédent des choses comme des êtres. Il est un immigré syrien, et là-bas il s’est fait blesser par une bombe, et son corps était défiguré. Et c’est à ce moment-là que sa magie s’est activée comme il a réparé sa blessure, et s’est même sans faire exprès rajeuni de quelques années, mais il a des séquelles, et apparemment c’était un processus long, pas immédiat comme ton ami qui devrait garder des traces qui s’effaceraient au cours du temps de sa transformation. Or, ce n’est pas le cas, et surtout, il y a une protubérance qui est apparue de nulle part. En plus, je l’ai vu rajeunir le chef de mon autre club, et je l’ai vu après, à part qu’il semble être bien plus en forme, il a plein de marques rouge, de cicatrices ou du moins les traces de ses rides, et ses cheveux sont toujours blancs, donc des séquelles après sa transformation, qu’il n’y a pas là. À mon avis, sa magie n’est pas celle de métamorphose.
– Comment ça ? Je me suis fait deux fois de suite avoir ? Mais je suis rouillé ! Mais à propos de ton ami, il n’a pas le droit de rajeunir, il a agit de façon hors-la-loi. Tu te souviens, juste avant les vacances, on avait parlé des conséquences de la métamorphose et de la modification non naturelle de l’âge. C’est interdit comme cela peut entraîner des modifications des personnes injustifiables. Il a donc agi en dehors de la justice.
– Oui mais tu ne crois pas que tu as agi en dehors de la loi en transformant Stéphane – c’est bien ça ?- sans consentement.
– Waah… Ta répartie m’a toujours impressioné. Mais bon. Je t’ai aussi emmenée ici pour – encore – une autre raison. Tu vois, Loïc, en vérité il agit sous les ordres de quelqu’un qu’il surnomme “L’Oracle”, que Stef appelle Simon, et on a accepté tous les deux de rejoindre son camp. J’ai vu ce qu’il était capable de faire, et il a prédit de manière exacte ce qui allait arriver à justement Stef. Il a fait comme un jeu de dominos qu’il a totalement prévu. Et il semble qu’il y a quelque chose d’important qui se prépare. Alors, je te souhaiterais te savoir à mes côtés. Sachant qu’on risque peut-être – j’espère pas – de rentrer en conflit avec les SIA. Alors, s’il te plaît… ?
– Hum… Laisse-moi y réfléchir. C’est pas une décision qu’on prend en deux minutes. Ce soir, à la fin des cours, à 18h, je viendrai dans votre planque pour annoncer ma décision.
– Ok, très bien ! Bon, il va falloir aller manger, et je suis sûr que les filles doivent se demander ce que j’ai fait d’elles !
– Vas-y, je te rejoins !”

Paul ne se rend pas compte que c’est surtout une question de quitter son poste informateur sur les actions de la SIA, et qu’elle n’a pas d’autre choix que d’aller demander à ses supérieurs. Sarah est bien plus emprisonné que son pouvoir ne laisse le croire… Comme je divague dans mes pensées,-ci s’approche de moi.

“Je crois que tu en sais trop, Stéphane, si c’est ça.
– Euh… Comment ça ?
– Est-ce que tu as entendu parler d’autre chose pendant que tu prenais des infos sur moi ? Mentir comme ne rien dire sont inacceptables.
– Comment tu peux savoir si je mens ?
– J’attends.
– Bon… Très bien… Tu fais aussi partie du Projet Aetherion ? Un informateur, un espion en vérité, dans les rangs des SIA ?
– En effet. Ne t’avère pas de le dire à qui que ce soit, surtout pas à Paul.
– Comment ça ?
– Tu le découvriras par toi-même. En attendant, un conseil. Si tu te prends les pattes dans le Projet, ne leur résiste pas. Sinon t’en payera le prix fort.
– Alors, pourquoi tu es dans leur rangs ?
– Parce que je souhaite que leur voeu soit exaucé.
– C’est quoi ?
– Celui de révéler l’existence de la magie et, autant que possible, étendre son utilisation. Et malgré leurs torts, ils font beaucoup de bonnes choses. Mais là n’est pas la question. Encore une fois, n’en parle à personne, et tout ira bien. Oh, et, si tu vas voir les SIA, fais attention à l’Escadron Tengo. Il y a les plus zélotes dedans.
– Oui, j’avais déjà compris ça.
– Bref, allons manger. Sinon Paul se doutera de quelque chose.”

Je le suis et nous vaquons à nos occupations du Mardi. J’espère que Sarah dira oui. Comme ça, on aura une bonne balance de trois personnes, ce qui permet de varier les points de vue et d’augmenter les chances que deux soient à la base en même temps. Il n’y a que des avantages à être plus nombreux.
Mais sinon, finalement, quel est mon pouvoir ? Si ce n’est pas celui de la métamorphose, que cela peut-il être ? Qu’est-ce qui peut bien me transformer d’une forme à une autre sans la métamorphose ? Hmm… Il faut que je réfléchisse… Il y a forcément une explication logique… Peut-être que j’ai le pouvoir d’annuler la magie ? Non, car c’est la chair qui a été modelée. C’est pas comme si c’était un charme, une illusion que Paul et Loïc m’ont fait. Peut-être alors de l’inverser ? Inverser ses effets ? La magie d’annulation n’est qu’une sous-catégorie de celle d’inversion, alors c’est peut-être possible, mais alors pourquoi j’ai une queue ? Ça, ça n’a aucun sens. En vérité, rien n’a de sens dès que ma queue est considérée. En fait, la seule chose qui aurait un sens avec la queue c’est la métamorphose. Or, on a défini que je ne pouvais pas avoir pour magie la métamorphose. Ah… J’en ai marre… Pourquoi est-ce que c’est si dur… Je demande à une amie écrivaine ce que pourrait être ce pouvoir, en faisant comme si j’écrivais une histoire, et elle donne sa langue au chat. Comment dois-je faire ?

La fin de la journée arrive rapidement et par rapport à hier, j’ai un peu de temps après les cours. En profite pour discuter un peu avec le professeur de Chinois avant d’y aller. Mais comme je me dirige vers la sortie, j’aperçois Paul qui me fixe. Le message est clair : il faut que je le rejoigne dans la planque. Je feigne d’aller dans les toilettes puis me dirige vers l’entrée du bunker, et je rentre dedans.
À l’intérieur, je vois tout de suite pourquoi Paul m’a appelé : Sarah est là, assise sur une chaise. Il y a deux chaises devant elle et sur l’une d’entre elles est assis Paul. Sans unbmot he me dirige vers la chaise libre et alors Sarah prend la parole :

“Je rejoins votre groupe.”

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